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Les moines tibétains pratiquent un rituel très prisé et spectaculaire : la confection de somptueux mandalas. Ces réalisations, le plus souvent collectives, entrent dans le cadre de cérémonies religieuses et représentent des heures, des jours, parfois des semaines de concentration absolue. Elles nécessitent une minutie et une maitrise technique exceptionnelles. Ces œuvres, de forme circulaire, peuvent avoir des dimensions impressionnantes et représentent des scènes religieuses, finement décorées, réalisées au moyen de poudres colorées répandues sur le sol ou un support plan, à l'aide d'étroits tubes de métal servant à verser les poudres avec une précision extrême. Une fois achevé, dans le plein rayonnement de sa perfection, le mandala aux magnifiques couleurs est " détruit " de quelques revers de mains qui, en rassemblant les poudres en un tas central, mélangent les couleurs en un ton uniforme et grisâtre. Recueillie soigneusement, la poudre cendrée sera dispersée solennellement, en offrande, dans les ondes d'un cours d'eau. Une telle pratique déroute, dans un premier temps, l'esprit occidental : pourquoi détruire de telles oeuvres qui pourraient être exposées, ou vendues ? Que signifient tous ces efforts anéantis en un instant, volontairement et sans la moindre émotion, le moindre regret ? Les moines n'ont-ils pas conscience de la " valeur " de leur travail ? En fait, cette pratique illustre pleinement la démarche d'orientation du mental vers la conscience, démarche jugée plus précieuse que la possession ou la mise en valeur d' un objet pour lui-même. Les champs de conscience mis en œuvre tout au long du processus s'interconnectent et contribuent à l'épanouissement des êtres. Le champ de conscience du mandala réalisé est impérissable, de même que la relation de conscience qui a pu s'établir et se développer entre ce mandala et les participants tout au long du rituel. Pendant des jours, le mental a orchestré des enchaînements de pensées et d'actes conscients, d'où la valeur de l'exercice, entérinée par la destruction finale de l'objet qui, aussi magnifique soit-il, n'est pas le but. Les quatre principes décrits dans les énoncés du changement, ( les quatre sceaux du dharma ), sont représentés ici. La disparition du mandala met en évidence les deux principes qui caractérisent le manifesté : l'impermanence, ( rien ne dure ), ainsi que le principe de non réalité, le mandala n'étant qu'une représentation, une apparence, une image, non la réalité de l'expérience qui se situe, elle, sur un autre plan. La paix sereine qui se dégage du comportement des moines durant la totalité du rituel illustre le détachement, qui libère du principe de causalité : la souffrance, engendrée par les émotions. Enfin, le principe d'essentialité, qui place l'état de conscience au delà de tout concept, réside dans l'ouverture de l'être à l'expérience de la conscience au travers du rituel. Cet exemple concret, très particulier, de mise en phase du mental avec la conscience, n'est qu'un exemple. Il n'est pas indispensable de confectionner des mandalas ou de devenir moine bouddhiste pour s'orienter vers la conscience. En fait, chaque instant qui passe est une invitation à cela.
Date de création : 29/06/2013 @ 18:56 Réactions à cet article
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